Et si les émotions parlaient de nous ?
« J’ai fait marche arrière… »
Phrase d’une amie qui a évolué sur son chemin de vie en se libérant de choses qui ne lui appartenaient pas et de croyances qui ne lui étaient plus utiles.
Mais voilà, depuis quelques temps, elle constate que ce n’est plus aussi léger à l’intérieur et qu’elle ressent par moments une forte colère envers son partenaire. Elle dit que quelque chose est revenu.
Non, ce qui est parti, est parti.
Si quelque chose revient, c’est que ce quelque chose n’était pas réellement parti. Ou alors, c’est quelque chose qui ressemble à, mais qui n’est pas tout à fait la même chose.
Je lui fais alors remarquer qu’elle n’est plus la même. L’ancienne version d’elle-même n’aurait pas observé la lourdeur qui s’installe ou la colère qui la traverse. L’ancienne version aurait commencé à regarder à l’extérieur ce qui ne va pas. Non, elle n’a pas fait marche arrière, au contraire. Elle est l’observatrice consciente des changements intérieurs. Et c’est tout simplement magnifique.
Nous avons l’impression, lorsque nous nous libérons de poids dans l’invisible, que la légèreté acquise durerait pour toujours. Et nous pensons avoir fait marche arrière lorsque nous ne la ressentons plus. Ce n’est pas le cas. Certains évènements vont venir perturber cet équilibre, engendrant alors des émotions désagréables. C’est naturel. Il n’y a pas de retour en arrière, ces observations sont une opportunité pour aller voir ce qui est touché. C’est une occasion pour se libérer de ce qui ne nous est plus utile.
Si une tristesse inexpliquée vous submerge, observez-là et écoutez-là. Elle vient vous parler de quelque chose qui vous manque en cet instant. Laissez-là être. Ne la repoussez pas. N’en ayez pas peur. Ecoutez son message et elle repartira.
Autorisez-vous à ressentir des émotions désagréables, même lorsqu’il n’y a aucune « raison valable ».
Autorisez-vous à vous sentir triste, même lorsque vous avez « tout » pour être heureux(se).
Autorisez-vous à être en colère, même si vous aimez cette personne qui vous énerve aujourd’hui.
Autorisez-vous à avoir peur, même si son motif est ridicule.
Autorisez-vous à ralentir les jours où ça remue et à prendre le temps d’écouter l’émotion qui vous traverse.
La souffrance ne vient pas de l’émotion, mais du fait de ne pas accepter l’émotion.
L’émotion est une amie bienveillante venue vous raconter un morceau de vous. Ecoutez-là.